Publié le 29 septembre 2021
En août, le calme revient peu à peu sur la planche d’envol de la ruche. Les abeilles comme les apiculteurs terminent cette saison intense et pensent déjà à l’hivernage !
Que se passe-t-il dans la ruche en août ?
Les floraisons se font de plus en plus rares et les butineuses sont bien moins actives qu’au printemps. Elles rapportent moins de pollen et de nectar à la ruche et la production de miel ralentit. Les ressources alimentaires sont donc moins importantes. C’est l’heure de se séparer des mâles (aussi appelés faux-bourdons) : ils sont considérés comme des bouches supplémentaires à nourrir, alors qu’ils qui ne jouent aucun rôle en dehors de la reproduction.
De son côté, l’apiculteur…
En août, l’apiculteur se concentre sur les récoltes des dernières hausses. Pour rappel, une hausse est un étage supplémentaire ajouté à une ruche pour donner davantage de place à la colonie lors de la pleine saison. Le miel est extrait et mis en pot. Lors de l’extraction, le miel est toujours liquide. Le phénomène de cristallisation, totalement naturel, intervient dans un second temps.
Zoom sur la cristallisation du miel
Le miel cristallise naturellement, plus ou moins rapidement et de manière plus ou moins prononcée. Cela dépend notamment des variétés florales butinées pour fabriquer le miel. Ainsi, un miel d’acacia cristallisera moins facilement qu’un miel de colza. La quantité d’eau contenue dans le miel joue aussi un rôle : moins un miel contient d’eau et plus il cristallisera facilement. La cristallisation n’est donc aucunement une détérioration du miel, il s’agit d’une évolution tout à fait naturelle !
Si le mois de septembre rime avec fin des vacances pour nombre d’entre nous, il n’en est pas de même pour les abeilles ! Pour elles est venu le temps de se reposer. La saison touche déjà à sa fin et nos chères butineuses sortent de moins en moins de la ruche. Profitons de cette accalmie pour revenir sur cette année apicole particulièrement difficile, tant pour les abeilles que pour les apiculteurs.
Que se passe-t-il dans la ruche en septembre ?
Le mois de septembre est une période de transition entre la forte activité estivale et l’hivernage. L’ensemble de la colonie se met au repos et s’organise pour les mois à venir. A commencer par la Reine qui ne pond plus que quelques 200 œufs par jour, contre plus de 2000 cet été ! Les alvéoles laissées disponibles par l’absence de couvain permettent aux abeilles de stocker les récoltes tardives, comme le nectar et le pollen du trèfle blanc. Les abeilles qui naissent en septembre sont des abeilles d’hiver. Elles vivent 5 à 6 mois, soit cinq fois plus qu’une abeille d’été. Elles prendront soin de la Reine et des premières abeilles d’été l’année prochaine !
De son côté, l’apiculteur…
L’apiculteur doit accompagner ses protégées dans cette période de transition. Il commence par s’assurer que la colonie est saine et ne souffre pas du varroa. Il retire également les cadres inutiles, pour permettre à la colonie de se resserrer. En effet, un trop grand espace vide demanderait davantage d’énergie à la colonie pour chauffer la ruche en hiver, et augmente le risque d’humidité et de moisissures, l’ennemi numéro un de nos chères abeilles ! Pour préparer l’hivernage, l’apiculteur peut aussi installer des « réducteurs » à l’entrée de la ruche : cela empêche les prédateurs (comme les petits rongeurs) de s’inviter dans la colonie. Enfin, il est possible de réunir deux colonies jugées trop faibles pour passer l’hiver séparément.
Zoom sur la saison apicole 2021
La saison 2021 a été très compliquée pour les apiculteurs partout en France. Et ce, dès le début du printemps ! La fin du mois de mars anormalement douce a permis la floraison précoce de certaines espèces végétales, comme les cerisiers, poiriers ou acacias. Malheureusement, le gel de début avril a causé beaucoup de dégâts sur ces fleurs précoces, ce qui a privé les abeilles d’une part importante de leurs ressources alimentaires.
A cette période, les apiculteurs ont tout fait pour sauver leurs protégées de la famine. Malheureusement, les colonies étaient déjà affaiblies et la saison avancée. Les Reines ont alors arrêté de pondre et n’ont repris que tardivement. Le reste de l’été, ce sont les pluies exceptionnellement abondantes qui ont abîmé les fleurs, sources de pollen et de nectar, et qui ont empêché les abeilles de sortir aux périodes habituellement les plus propices. Ces conditions météorologiques chaotiques ont privé les abeilles d’une partie de leurs ressources alimentaires, tout en les obligeant à rester davantage au sein de la ruche. Les apiculteurs qui n’avaient pas connu pareille année depuis une décennie, espérons que la saison prochaine sera plus propice.